Sioka se veut être une nouvelle signature dans l’environnement médiatique de la Grande Île. Financé par Fanainga le média indépendant de la société civile apporte une bouffée d’air frais au microcosme de la presse malgache.
Un nouveau-né dans la longue liste des plateformes médiatiques de la grande île. Sioka, une presse indépendante de la société civile s’invite dans un environnement médiatique «sombre dictée par les intérêts politiques et économiques des patrons de presses». «La majorité des médias appartient à des politiciens ou à des partis politiques dont se reflètent souvent les intérêts. C’est donc cet environnement sombre qui fait que ce jour de lancement de Sioka, le média indépendant de la société civile est un jour historique à marquer par une pierre blanche» lance Lily Razafimbelo, directrice de publication de Sioka pendant son discours lors du lancement du projet à Antaninarenina hier. Selon toujours Lily Razafimbelo, cette situation se «traduit par un contrôle des patrons de presse qui imposent leur ligne éditoriale et par une polarisation exacerbée qui divise de façon quasi manichéenne la presse d’opposition et celle pro gouvernementales». Conséquences, le juste milieu, la neutralité, l’impartialité et le pluralisme d’idées n’existent presque plus. L’absence de ces principes qui constituent la base de la démocratie constitue des blocages pour les organisations de la société civile dans la réalisation de «leur mission et activité d’information, d’éducation et de communication». Entre autres «la communication pour un changement de comportement, d’interpellation, de lobbying et de plaidoyer. Le tout, dans une vision citoyenne des médias». «Il y a un espace civique de plus en plus restreint. Et cette réalité est mainte fois soulignée par les rapports publiés par les partenaires techniques et financiers, bilatéraux et multilatéraux» interpelle Lily Razafimbelo.
Siffler le début d’une nouvelle ère
Ferme dans ses propos qui transcendent l’esprit du projet Sioka, Lily Razafimbelo fait savoir à l’assistance présente à Antaninarenina hier que «Sioka ne veut pas être un média indépendant sans saveur et sans odeur. Il défendra des valeurs sur lesquelles il ne transigera pas». Le média indépendant de la société civile annonce une fracture avec la politisation partisane des médias. «Sioka prône le pluralisme, le respect de l’éthique et de la déontologie, de la loi et des droits fondamentaux au service des citoyens et du développement ainsi que le souci de la véracité des informations», tonne la directrice de publication de Sioka. Ouvert à tous les acteurs : citoyens lambdas, politiciens, églises, organisations de la société civile…la plateforme est un outil d’éducation citoyenne. Pour ce faire, Sioka donne la voix aux oubliés de l’espace médiatique. Une attention particulière saluée par Carlo Merla, Chef d’équipe auprès de Fanainga qui renforce l’importance de cet aspect. «C’est surtout vers les oubliés, vers ceux qui souffrent et qui ne jouissent pas encore de la démocratie qu’il faut aller et cette initiative va vraiment dans cette direction, je ne peux que dire bravo» a-t-il lancé à l’assistance.
Un média de proximité
Les initiateurs du projet ont opté pour le principe de Cross média pour assoir plus de couvertures. Sioka met le citoyen et son implication dans la gestion étatique au centre des thématiques qu’il traite. Un genre d’initiative nécessaire pour renforcer et approfondir la démocratie si l’on s’en tient aux dires du Chef d’équipe auprès de Fanainga. Pour la branche Radio, On air et Web, par exemple, la plateforme offre un éventail de programmes dont l’objectif principal d’éclaire l’opinion publique, les citoyens pour prôner la liberté d’expression à travers la promotion des espaces de dialogues. Pour Carlo Merla, Sioka est «une initiative innovante qui change la donne de l’espace civique à Madagascar». Le Chef d’équipe auprès de Fanainga de faire un clin d’oeil aux autres acteurs en lançant en filigrane «j’espère que cela puisse en inspirer d’autres, pas seulement ici, mais en Afrique et partout». Sur les rails, Sioka entend contribuer à façonner le Madagascar de demain en impliquant les Malgaches dans le processus. Un défi majeur qui demande du courage pour les promoteurs, non seulement pour avoir osé lancer la plateforme, mais surtout pour la continuité de l’initiative.
Lumen