« Nous n’avons plus de temps pour de nouveaux sommets et de nouvelles délibérations. Il est temps d’agir » a déclaré Kipkorir Koskei, Directeur des partenariats stratégiques et de la Politique au Forum international du développement. C’était lors de la conférence en ligne AfriCOP27 organisée par la Friedrich-Ebert Stiftung Madagascar, le 1er septembre dernier. En effet, comme le font remarquer les experts, l’urgence est là. À titre d’exemples, en Afrique, « 46 078 décès dus à des catastrophes météorologiques et naturelles » ont été enregistrés entre 2000 et 2019. Ce qui en fait « le plus grand nombre de décès associés aux inondations depuis 1990 » a souligné la Climate Scientist Patricia Nying’uro, le 13 septembre dernier, durant un échange avec les journalistes scientifiques africains collaborant avec le Media for Environment, Science, Health and Agriculture (MESHA), dans le cadre de la préparation de la COP27. Toujours d’après la scientifique, « environ 337 millions de personnes ont été touchées par des catastrophes naturelles entre 2000 et 2019 », « près de 6 millions de personnes ont été déplacées » suite aux catastrophes liées à la météo entre 2018 et 2019, et « l’insécurité alimentaire augmente de 5 à 20 % à chaque inondation ou sécheresse en Afrique subsaharienne »…
Il en est ainsi ressorti de l’AfriCOP27 que cette 27e conférence des parties sur le changement climatique devrait être « un tournant dans la mise en place de mesures efficaces, concrètes et immédiates ». Il faut que cette COP soit « la COP d’implémentation », insistent les experts du Continent. En ce sens que ce serait l’occasion ou jamais, notamment pour l’Afrique, « de mettre en exergue les demandes portant sur les questions de compensations pour les dommages engendrés par le changement climatique », d’exiger des pays développés qu’ils respectent leurs promesses et engagements, de plaider pour une meilleure considération des questions d’adaptation.
Sachant que, comme le fait remarquer le Dr Sumaya Zakieldeen, Professeur d’Université au sein de l’Institut d’études environnementales de l’Université de Khartoum, « Lorsqu’il s’agit de soutenir les pays en développement en matière de financement, de transfert de technologie et de renforcement des capacités, la confrontation est terrible. Très peu a été fait ».
Karina Zarazafy