En tant que « pays à faible revenu » et « vulnérable », Madagascar se retrouve actuellement dans le lot des pays qui, selon la Banque mondiale, auraient ‘’besoin de davantage de financements à des conditions préférentielles et de dons pour gérer les effets du dérèglement du climat et s’engager sur une trajectoire de développement à faible émission de carbone.’’

La récente publication « Climate and Development: An Agenda for Action » de la Banque mondiale explique que « si tous les pays doivent intensifier leur action en faveur du climat, les pays à revenu élevé, qui portent une responsabilité plus lourde en termes d’émissions, doivent montrer la voie en opérant une décarbonation plus poussée et plus rapide et en renforçant leur soutien financier aux pays à faible revenu. ». En effet, pour la COP27, les pays « vulnérables » comme Madagascar devraient fortement plaider pour l’accès à plus de financements. La grande île a en effet déjà élaboré son Plan National d’Adaptation (PNA) et mis à jour ses Contributions Déterminées au niveau National (CDN) dont la mise en œuvre nécessiterait, selon le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), un financement de « 21,829 milliard USD ». Ce département ministériel a d’ailleurs, à l’occasion de l’atelier préparatoire de la COP 27 qui s’est tenu le 25 octobre dernier, énoncé clairement les priorités du pays. À savoir « les pertes et préjudices ainsi que l’adaptation ». « L’accès aux financements climatiques…devrait être facilité et allégé aussi bien en termes de procédures que de conditionnalités afin de financer leur mise en œuvre et nous permettre d’aller de l’avant vers des actions concrètes pour faire face aux aléas climatiques », a alors insisté la ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Vina Marie Orléa.

Les voyants au rouge

Les conditions climatiques actuelles de la grande île sont « alarmantes » interpelle la ministre de l’Environnement et du Développement Durable. Lors de la 26e Conférence des Parties de la Convention Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique à Glasgow (COP26), Madagascar aurait déjà transmis, selon ses dires, « un très fort plaidoyer, en tant que pays vulnérable au Changement climatique, et ce, de par son insularité ». En effet, les dernières publications de la direction de la météorologie malgache démontrent une tendance à la baisse des précipitations annuelles, une tendance à la hausse des températures maximales : « +0,23°C/décennie sur une base annuelle », une augmentation de « 0,60°C entre 1950 et 2009 » de la température de la mer dans l’Océan Indien, ou encore un taux de changement du niveau de la mer à Madagascar qui s’élève à « 1,57 mm/an entre 1993 et 2017 ». Ce qui, toutefois, « est inférieur au taux mondial de 2,87mm /an », souligne le rapport sur les tendances climatiques de la direction de la météorologie. Néanmoins, il s’agit ici de phénomènes « extrêmes » qui tendent à s’aggraver et à perdurer, « car leurs fréquences vont augmenter ». Ce plaidoyer pour plus de financements est un combat mené par de nombreux pays du continent Africain. S’allier à ces derniers lors de la COP 27 aurait sans doute plus d’impacts dans le cadre de cette lutte pour la planète.



Karina Zarazafy