« BBC 100 Women » désigne chaque année, depuis 10 ans, 100 femmes influentes et inspirantes dans le monde entier. Cette année, on peut retrouver l’activiste, écoféministe et entrepreneure sociale malgache, Marie Christina Kolo dans le prestigieux classement.

Le 6 décembre, la BBC a sorti sa liste des 100 femmes qui ont marqué l’année 2022 de par leurs actions. Marie Christina Kolo, ayant été plus connue en tant que fondatrice de l’entreprise sociale Green’N’Kool, fait partie de ces jeunes malgaches très engagés dans les causes climatiques et féministes. Elle était d’ailleurs parmi la délégation officielle de Madagascar à la COP 27 de Sharm El-Sheikh. En effet, très connue aussi bien à Madagascar qu’à l’étranger pour son activisme climatique et l’écoféminisme, elle a pu intégrer cette année cette illustre liste des « 100 femmes influentes et inspirantes dans le monde entier » établie par la BBC, dans la catégorie « Sciences et Santé ». Ce, aux côtés de grandes figures mondialement connues telles que la chanteuse Billie Eilish, la première dame d’Ukraine Olena Zelenska,les actrices Priyanka Chopra Jonas et Selma Blair, la « tsarine de la pop russe » Alla Pugacheva, l’alpiniste iranienne Elnaz Rekabi, ou encore l’auteure ghanéenne Nana Darkoa Sekyiamah. Comme le soutient la BBC, Marie Christina Kolo « défend les droits de l’homme et les aspects de genre du changement climatique ». Ce, alors que Madagascar « subit des sécheresses consécutives qui remettent en cause l’accès à la nourriture pour des millions de personnes ». La jeune femme est actuellement à la tête de la direction régionale de l’ONG People Power Inclusion qui vise, d’après la chaîne mondiale, « à lutter contre la pauvreté grâce à l’économie verte ». En plus de son entreprise sociale Green’N’Kool, elle est également co-fondatrice du mouvement « Women Break the Silence » qui lutte contre la culture du viol.

Femmes, agents du changement
« Nous ne voulons pas être considérées uniquement comme de pauvres victimes de l’impact climatique, du patriarcat et de la violence. Je me sens tellement optimiste et fière quand je vois que nous, les femmes, pouvons être résilientes, malgré toutes les difficultés. » a-t-elle confié à la BBC. Notons que ce classement annuel est, depuis 10 ans, établi sur une base de plusieurs critères. L’on peut citer entre autres le fait d’avoir pu faire les gros titres durant l’année, d’avoir des histoires inspirantes à raconter ou encore le fait d’avoir mené des actions qui ont eu une grande influence sur la société.
Les jeunes femmes engagées dans les causes climatiques sont encore  assez rares dans la Grande île. Néanmoins, une nette progression des initiatives impliquant les femmes et les jeunes est palpable. Ces efforts seraient ainsi à multiplier, sachant  que le pays se positionne parmi ceux qui visent à « faire progresser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans les réponses au changement climatique, y compris dans le processus de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) ». De plus, en l’occasion de la COP27, Madagascar a également exprimé sa volonté de vouloir la reconnaissance de l’importance « de la budgétisation inclusive et désagrégée selon le genre, l’inclusion du genre dans les CDN, plans d’action, politiques et stratégies sur le changement climatique ». Les déclarations étaient là. Mais comme le faisait entendre le thème de la COP27 « Ensemble pour la mise en œuvre », reste à faire place à l’action.


Karina Zarazafy

Article publié en partenariat avec MESHA/CRDI pour la couverture de la COP-27 par les journalistes scientifiques africains.