L’urbanisme sauvage a atteint un certain niveau dans la ville d’Antananarivo qui ne cesse de se développer d’année en année.
Les constructions illicites pullulent dans la capitale malgache. Un fait qui n’est plus à démontrer et qui va à l’encontre du code de l’urbanisme et de l’habitat. Se présentant sous plusieurs formes, ces types de constructions font penser que la capitale malgache a été lancée dans « une phase de bidonvilisation ». « Pour l’année 2022 par exemple, la commune urbaine d’Antananarivo a constaté plus de 900 constructions illicites » nous confie Randriamananjara Sandrina, directeur de l’urbanisme auprès de la commune urbaine d’Antananarivo (CUA). « Le nombre de permis de construire délivrés étant de 350 » rajoute la responsable. La situation prend de l’ampleur chaque année malgré les efforts de sensibilisations et d’interpellation des responsables. Le directeur de l’urbanisme d’Antananarivo explique la situation par la « persistance des problématiques liées au foncier ». « Pour déposer une demande de permis de construire, il faut d’abord que le citoyen soit en règle par rapport à la loi. Il faut que ce citoyen dispose d’un acte de propriété justifiant ses droits. Et dans la majeure partie des cas, c’est ce qui fait défaut », note le directeur de l’urbanisme auprès de la CUA.
Suivi de près
Des guichets uniques sont mis en place par la commune urbaine d’Antananarivo afin de faciliter la régularisation des situations des citoyens concernés par les constructions illicites. Outre les interpellations et sensibilisations, la Commune urbaine d’Antananarivo effectue des contrôles auprès des zones non constructibles telles que les quartiers bordant le canal Andriantany ou encore le quartier de Besarety. L’entretien avec le directeur de l’urbanisme auprès de la commune urbaine d’Antananarivo a également permis de savoir que des actions de démolitions de propriétés illicites ont été initiées au mois de janvier 2022 dernier afin dans le quartier d’Ankorondrano. Ce, dans l’objectif d’éviter une inondation par le marais Masay si l’on se fie aux dires de la responsable. Les cas de constructions illicites sont nombreux et outre les problématiques foncières, l’incivilité de la population d’Antananarivo ainsi que la difficulté pour la commune d’imposer son autorité en sont les causes principales.
Lumen