Le taux de participation aux élections communales semble marquer un nouveau recul, selon les premières constatations de l’Observatoire Safidy à la mi-journée, comparé à celui des communales de 2019.
22.4% hier à midi contre 25.12% à la même heure lors des précédentes communales. Voilà un aperçu du taux de participation au scrutin du mercredi 11 décembre. Mais est-ce vraiment une surprise ? Ce désintérêt apparent des citoyens pour ces scrutins locaux n’est pas une surprise pour le coordonnateur technique du mouvement de la société civile Rohy, Harijaona Andriamoraniaina. Au-delà de l’indifférence progressive pour la vie publique, Harijaona Andriamoraniaina attire l’attention sur l’effectivité de la décentralisation. « Les citoyens estiment que les communes n’ont pas les moyens réels de piloter leur développement », lance-t-il.
La récente Loi de finances initiale qui retire l’IFPB (Impôt foncier sur la propriété bâtie) des communes illustre ce point. Cette décision a d’ailleurs été reprise par les candidats lors des différents débats organisés dans le cadre de ces communales que ce soit dans les grandes villes ou les communes rurales.
À cela s’ajoutent les suspicions de malversations qui entourent l’organisation des élections, alimentant une méfiance générale envers le processus électoral selon toujours Harijaona Andriamoraniaina. Ce climat, combiné à une perte de confiance envers les institutions, contribue à un effritement progressif de l’intérêt de la population pour la vie publique. Les chiffres des dernières élections témoignent de ce désengagement croissant, traduisant une désillusion face à un système perçu comme inefficace et déconnecté des attentes des citoyens.
Face à ce constat, Harijaona Andriamoraniaina souligne l’importance de redynamiser la participation citoyenne par le biais de la sensibilisation et de l’éducation politique, qui, selon lui, ont été insuffisantes pendant ces communales, en raison du manque de moyens.
Tolotra Andrianalizah