Les tendances publiées par la CENI concernant les communales annoncent une razzia orange. Symbole de cette domination, la victoire d’Harilala Ramanantsoa qui se dessine à Antananarivo. La question est maintenant de savoir ce que fera l’opposition qui a fait part de ses suspicions de fraude bien avant le scrutin du 11 décembre.

« La loi indique que le refus de reconnaitre les résultats est une infraction », prévient d’ores et déjà la ministre de la Communication et de la culture Donna Mara sur le plateau de la télévision nationale. Une manière pour la porte-parole du gouvernement de réagir par rapport à des déclarations qui laissent paraitre des velléités de contester les résultats. Le candidat de l’opposition Roland Ratsiraka est d’ailleurs le premier à allumer la mèche à Toamasina. Annoncé perdant selon les tendances de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au profit du candidat de la plateforme proche du président de la République (IRMAR), Roland Ratsiraka a donné rendez-vous à ses partisans samedi pour une manifestation. Manifestation coupée court par les forces de l’ordre.

Mais les yeux sont braqués à Antananarivo, fief du principal parti de l’opposition, le Tiako i Madagasikara (TIM). Si les tendances de la CENI donnent une nouvelle fois la victoire à la candidate de l’IRMAR Harilala Ramanantsoa, Tojo Ravalomanana la revendique. « Les fraudes ont été flagrantes, lance le candidat du TIM. Mais aucune obscurité ne peut vaincre la lumière. Nous nous unirons pour défendre notre choix et nous ne permettrons à personne de sous-estimer notre détermination à apporter un réel changement à la Capitale ». Il faut dire qu’un florilège de dénonciations de fraudes électorales ont rythmé la facebookosphère malgache le jour du scrutin. 

Enjeux

Mais jusqu’où le TIM serait-il prêt à aller dans cette optique ? L’opposition fera-t-elle front commun ? La réelle capacité de mobilisation du TIM et de l’opposition en général est également en question. Si les résultats ont montré que le parti de l’ancien président peut compter sur une base immuable, ses appels au vote massif n’ont pas eu l’effet escompté. Le taux de participation reste relativement faible.  Les prochains jours seront décisifs car les enjeux vont au-delà de simples élections de proximité. Ces communales sont appelées à parfaire les fondations du second mandat du président de la République d’un côté mais constituent également la dernière chance pour une opposition chancelante d’exister au cours des quatre prochaines années. Pour rappel, après la victoire d’Andry Rajoelina à la présidentielle de 2023, l’IRMAR a marché sur les législatives et est donc en passe de plier ces communales.





Tolotra Andrianalizah