Cinquante ans après l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava, l’affaire reste dans le flou.
« Concentrons-nous sur l’avenir », lance le général Richard Ravalomanana concernant l’enquête sur l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava. Soulignant l’existence de nombreuses versions contradictoires qu’il qualifie de clivantes autour de cette affaire, le président du Sénat exhorte à tourner la page et donc à regarder vers l’avenir. « Les forces de sécurité sont maintenant unies pour le pays, et plus personne ne fait de discrimination. Le peuple malgache ne fait qu’un ».
Les historiens ne partagent pas ce point de vue du général à la retraite, à l’image du professeur Harilala Ranjatohery, enseignant-chercheur et académicien qui entend poursuivre ses recherches sur cette affaire. Evoquant la prescription cinquantenaire, il indique que les historiens devraient maintenant avoir accès aux documents officiels pour étayer leurs recherches, en plus des articles de presse, des livres ou des témoignages qu’ils ont pu recueillir. A partir de cette année, Harilala Ranjatohery espère donc ne pas avoir de difficultés à accéder à certains documents.
L’enquête sur l’assassinat du colonel Ratsimandrava n’a pas abouti à des condamnations et un voile opaque entoure toujours l’affaire cinquante ans après.
Valisoa Antsa
Encadré
Le colonel Richard Ratsimandrava est le premier commandant malgache de la Gendarmerie Nationale, en 1967.
Le 1er juin 1968, il est promu au grade de lieutenant-colonel.
Le 25 mai 1972, Richard Ratsimandrava est nommé ministre de l’Intérieur et commandant de la gendarmerie, sous le gouvernement de Gabriel Ramanantsoa.
Le 1er janvier 1973, Ratsimandrava est promu colonel.
Le 23 janvier 1975 : dissolution du gouvernement du général Ramanantsoa.
Le 5 février 1975 : le général Ramanantsoa délègue le pouvoir à Ratsimandrava, d’où la phrase légendaire : « Tsy iamboho adidy aho, mon général ».