La conjoncture géopolitique actuelle continue de truster l’attention. La tendance au repli, cristallisée par la suspension des fonds de l’USAID, fait naitre l’incertitude chez les acteurs du développement dans des pays comme Madagascar où justement, l’aide publique au développement est crucial dans plusieurs secteurs notamment sociaux.

Cette situation a été soulevée lors de la présentation de la dernière note de conjoncture économique de la Banque mondiale pour Madagascar. Le représentant résident de l’institution Atou Seck voit dans le contexte une opportunité pour le pays de reprendre en main son développement. « Toute crise est une opportunité. C’est une crise où dans certains secteurs, on comptait uniquement sur l’aide internationale. Mais si cette aide internationale se rarifie, et cela va se rarifier dans le court terme, c’est à Madagascar de travailler pour mobiliser des ressources internes en plus grandes quantités », indique-t-il en marge de la présentation. En effet, le rapport souligne que l’insuffisance des recettes fiscales fragilise l’investissement public et la fourniture de services publics. Dans ce sens, Atou Seck évoque un élargissement de l’assiette fiscale pour faire en sorte qu’un plus grand nombre paie. Si plusieurs réformes au sein de l’administration fiscale vont dans ce sens, le taux de pression fiscale oscille encore aux alentours des 10%. Le plan stratégique de la direction générale des impôts s’est fixé comme objectif un taux de pression fiscale de 18% d’ici 2028.

Jirama

« Il faut que l’Etat ait plus de revenu, plus de ressources, plus d’argent pour investir dans l’éducation, dans la santé, … », poursuit Atou Seck. Mais encore faut-il que cet argent soit utilisé à bon escient. L’éternel problème de la Jirama revient alors dans les discussions. Cela fait plus d’une décennie que la Banque mondiale recommande des réformes pour juguler les subventions allouées à la compagnie nationale. « Si les performances de la Jirama ne sont pas améliorées, des ressources seront englouties par la compagnie », explique Atou Seck. L’année dernière encore, l’exécutif avait amputé le budget général pour appuyer la Jirama.   

Tolotra Andrianalizah