Interpelé par des organisations de la société civile sur le projet d’autoroute Antananarivo-Toamasina, le Fonds monétaire international a évoqué l’évaluation des « investissements routiers ».
« Le nouveau décret sur l’évaluation des impacts environnementaux et sociaux fournit un cadre pour l’évaluation et la sélection des projets d’investissement, qui devrait s’appliquer aux nouveaux investissements, y compris routiers », peut-on lire vers la fin du communiqué de presse du Fonds monétaire international (FMI) sur la première revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Bien qu’elle puisse paraitre anodine, cette dernière phrase prend tout son sens quelques semaines après que le FMI ait été interpelé par des organisations de la société civile malgache en marge de la COP29 à Bakou.
Le projet d’autoroute a été particulièrement visé dans un communiqué conjoint signé par 59 organisations. « Le FMI ne doit pas accepter qu’un gouvernement financé pour la résilience climatique mène un projet d’autoroute totalement opaque, lancé sans Permis Social et Environnemental, sans évaluations environnementales et sociales complètes, sans véritables consultations publiques, et qui va à l’encontre des engagements de Madagascar en matière de protection des forêts et de la biodiversité, et de lutte contre le changement climatique », indiquaient ces organisations. Elles soulignaient que le premier tracé dévoilé lors de la présentation du projet passe par les aires protégées d’Anjozorobe Angavo et le Corridor Ankeniheny-Zahamena qui contiennent plus de 10 % des forêts primaires restantes du pays. « Dans un rayon de 50 km autour de nouvelles routes, jusqu’à 95 % des forêts environnantes sont menacées », prévenait le communiqué.
Tolotra Andrianalizah