Dès son retour au pouvoir, le président américain Donald Trump a signé un décret le 20 janvier, ordonnant le gel de l’aide étrangère américaine à travers l’Usaid pour 90 jours. D’après les explications, ce délai devait permettre un réexamen complet pour évaluer la conformité de ces aides avec la politique que le nouvel homme fort de la Maison Blanche entend mener. Ce mercredi 26 février, le couperet est tombé. Donald Trump a signé un décret signifiant la suspension totale de 92 % des projets financés par l’Usaid, et ce, avant la fin des trois mois d’examen. Bien que prévisible, la décision n’en demeure pas moins choquante pour les pays bénéficiaires comme Madagascar.
The show must go on
« Nous sommes choqués par la suspension de l’Usaid, une entité américaine présente à Madagascar depuis 60 ans », regrette le président de l’Alliance Voahary Gasy (AVG) Ndranto Razakamanarina, une ONG qui œuvre dans la protection de l’environnement. L’AVG avait pourtant lancé en mai 2024 un projet de cinq ans nommé Mizana qui vise à promouvoir la bonne gouvernance des ressources naturelles, la justice environnementale et la lutte contre la corruption liée aux ressources naturelles. Le projet devait bénéficier d’un financement de 5 millions de dollars. « Notre projet est gravement affecté, car il nécessite une somme importante. Il vient à peine de démarrer il y a un an, et tout était déjà en place. Nous avions recruté le personnel et aménagé les locaux », poursuit Ndranto Razakamanarina. L’AVG entend toutefois poursuivre le projet. De nouvelles stratégies devront être adoptée comme le retour au bénévolat. L’ONG prévoit par ailleurs chercher d’autres moyens de financement. « C’est le financement de l’Usaid qui s’arrête et non le projet », conclut-il.
Seules les subventions « vitales » – l’assistance alimentaire, les traitements pour les malades du sida, de la tuberculose et du paludisme, ainsi que les aides à des pays comme le Liban, Haïti, le Venezuela et Cuba – sont épargnées par cette décision de l’administration Trump. L’objectif est de d’économiser près de 60 milliards de dollars aux contribuables américains.
Valisoa Antsa