Le nombre d’organisations de la société civile à réclamer la suspension du projet de construction de l’autoroute Antananarivo-Toamasina est passé d’une cinquantaine en juillet à plus d’une centaine en ce mois de mars.

Un nouveau communiqué concernant l’autoroute a été publié ce mercredi, s’adressant personnellement au président de la République, appelant ce dernier à suspendre les travaux mais surtout à favoriser un processus de concertation impliquant les communautés concernées par le tracé. Ce communiqué met particulièrement en lumière la détresse des familles affectées par les travaux sur la première portion de 80 km de l’autoroute.

Le 27 janvier, des villageois de la commune d’Ambohimanga Rova ont alerté quelques organisations de la société, leur informant de la situation dans laquelle ils se trouvent face à un changement soudain du tracé de l’autoroute. Dans une lettre, les villageois indiquent qu’un nouveau tracé a été annoncé unilatéralement au mois de novembre, un tracé différent de celui qui a été discuté et approuvé au début du projet. Malgré leurs doléances, des engins ont commencé à travailler le 22 janvier sans crier gare, remblayant des rizières et plongeant des familles dans le désarroi. En effet, ils estiment que le nouveau parcours est plus destructeur que le précédent car il impacte plusieurs hectares de culture sur des terrains cadastrés ou titrés.

Opaque

« Les populations impactées courent des risques immédiats d’insécurité alimentaire, aggravés par le non-respect de leurs droits fondamentaux », interpelle la société civile qui pointe du doigt l’opacité autour du projet. En effet, le communiqué souligne qu’aucun tracé officiel et définitif n’a été officialisé. « Les responsables communaux ne semblent pas en mesure de fournir à leurs administrés des détails précis sur le tracé, ni un calendrier des travaux et des indemnisations », peut-on lire. Les travaux avancent cependant à grande vitesse, accentuant l’incertitude chez les habitants concernés.

Les organisations de la société civile ont déjà interpelé les autorités sur le manque de concertation et d’étude dans la conduite de ce projet d’autoroute dont le tracé prévisionnel passait par des aires protégées.

Tolotra Andrianalizah