La responsabilité des utilisateurs des réseaux sociaux est plus que jamais de mise dans un contexte où la haine peut facilement déferler à travers ces médias.
La publication des images de vidéosurveillance de l’assassinat d’un jeune homme dans la ville de Toamasina il y a quelques jours a ému la facebookosphère malgache. Entre la violence de l’attaque et le climat d’insécurité qui règne actuellement dans le pays, tout était réuni pour provoquer une vague d’indignation et de colère auprès des utilisateurs. Quelques heures après, des photos d’un autre jeune homme ont circulé sur Facebook. Un jeune qui était désigné comme l’un des auteurs du meurtre. Une publication a même indiqué son nom et son adresse. La violence des commentaires sur la publication était à la hauteur de l’émotion qu’ont suscité les images de la vidéosurveillance. « Ils ont osé, on devrait les tuer », « Il faut le tuer, une vie pour une vie », « C’est un animal » ou encore « C’est réellement lui, c’est lui qu’on voit poignarder » … voilà quelques-unes des réactions qu’on a pu lire avant même que son implication dans l’affaire ait été vérifiée. Pour éviter d’éventuelles représailles, la mère du jeune l’a livré à la police.
Sources officielles
La portée des fausses informations sur les réseaux sociaux va au-delà du virtuel et les conséquences peuvent être tragique. C’est pour cela que l’ONG Communication Idea Development (CID) recommande toujours de vérifier les informations avant de partager. « Avant de partager ou de publier une information sur les réseaux sociaux, il faut faire preuve de conscience et d’esprit critique pour distinguer une information vérifiée et vraie d’une fausse information destinée à semer la haine », explique Fanny Rakotomamonjy, responsable du monitoring des médias au sein de CID. Elle ajoute que la prolifération des fausses informations peut engendrer des conflits et de la discrimination au sein de la société. Par ailleurs, la personne accusée à tort peut ressentir de la peur et de l’anxiété, les fausses informations pouvant laisser des séquelles durables sur la vie personnelle de la victime.
Il convient de rappeler que tant que le tribunal n’a pas rendu son verdict, le suspect doit être présumé innocent. Fanny Rakotomamonjy de conclure que les internautes ne doivent pas croire tout ce qu’ils voient, mais se fier uniquement aux sources officielles.
Valisoa Antsa