Un sondage d’opinion réalisé par le Collectif des citoyens et des organisations citoyennes en février 2025 dans la capitale malgache met en lumière la perception des habitants sur les acteurs politiques.
46.34% des répondants affirment avoir confiance en les dirigeants actuels. 41.11% affirment le contraire. Voilà l’un des enseignements du sondage d’opinion réalisé par le Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC) en février 2025 dans la capitale malgache sur la perception des habitants concernant la situation politique, économique et sociale du pays.
Pour Ony Radert du CCOC, le fait que les répondants fassent plus confiance aux dirigeants n’est pas une surprise. « Les Malgaches ont toujours été légitimistes. Ils font plus confiance aux responsables », explique-t-elle. Ce sondage, mené auprès de 1 200 personnes selon la méthode des quotas, confirme cette tendance. La majorité des sondés exprime certes une confiance envers les responsables actuels, mais plus de 40 % affichent une opinion défavorable, ce qui est considérable selon Ony Radert. En d’autres termes, malgré l’ancrage du légitimisme, une partie significative des habitants n’est pas satisfaite de la gouvernance. « Les priorités de la population doivent être prises en compte », lance la responsable du CCOC.
Force de proposition
Une aubaine pour l’opposition ? Non. La même enquête montre que malgré une part importante d’opinion défavorable au régime, l’opposition peine à convaincre. 57.41% des répondants affirment en effet ne pas faire confiance aux opposants. Plus que jamais fragmentée et souvent perçue comme inefficace, elle n’apparaît pas comme une véritable force de proposition selon Ony Radert. Cette division limite son impact dans la vie quotidienne des citoyens et freine son rôle de contre-pouvoir.
Pour ce qui est des organisations de la société civile, elles partent avec 55.3% d’opinion favorable. Ony Radert attire toutefois l’attention sur la part des personnes qui « ne se prononcent pas » et celles qui n’ont « pas d’idée ». Sur les questions concernant la « confiance dans les institutions et acteurs politiques », ces pourcentages varient entre 12.55 et 21.81%. Elle indique que la société civile et les responsables politiques ont donc du travail pour informer la population sur les responsabilités de l’État et sur ce qu’elle peut réellement en attendre. La redevabilité et la transparence apparaissent comme des enjeux majeurs.
Tolotra Andrianalizah