La maire d’Antananarivo a reçu les marchands de rue à l’Hôtel de ville après la manifestation de ces derniers dans la matinée de vendredi. Face à la presse, elle a « demandé » aux marchands de libérer les trottoirs pour les piétons.

Harilala Ramanantsoa réussira-t-elle là où ses prédécesseurs ont échoué ? Telle est la question qui se pose actuellement. Il y a quelques jours, la Commune urbaine d’Antananarivo a annoncé une opération d’assainissement pour libérer les trottoirs des marchands de rue. Une décision accueillie avec un certain scepticisme par les habitants de la capitale tant l’ampleur du phénomène est considérable. Le nombre des marchands de rue grandit à vue d’œil surtout à Analakely et ses alentours. Les marchands de rue ont « colonisé » chaque centimètre-carré des trottoirs dans certaines parties du centre-ville obligeant les autorités de la capitale à s’adapter à cette réalité qui s’enracine plus profondément que jamais. C’est le cas notamment de l’artère qui mène de Soarano à Behoririka où des rangées de barricades délimitent un nouvel espace dans la chaussée pour permettre aux piétons de marcher, le trottoir semblant être définitivement abandonné aux marchands.

Chantier

Les premières opérations d’assainissement de la CUA visaient entre autres les vendeurs sur les bords de la rue qui longe le devant du lycée Rabearivelo. Comme il fallait s’y attendre, ils ont manifesté leur désaccord dans la matinée de vendredi en brandissant des banderoles à l’entrée du parking de l’Hôtel de ville. Les éléments des forces de l’ordre ont dû être dépêchés sur place pour éviter les débordements. Des pourparlers ont eu lieu entre l’équipe de la Commune et des représentants des vendeurs de rue. Une conférence de presse s’est ensuite tenue en milieu d’après-midi. Devant les journalistes, la maire Harilala Ramanantsoa voulait montrer que la situation est sous contrôle. D’après elle, les marchands doivent être déplacés pour permettre des travaux d’amélioration du réseau d’évacuation des eaux. Elle n’a pas manqué de glisser qu’il est temps de rendre les trottoirs aux piétons en indiquant que 70% des habitants de la ville se déplacent à pied. « Je vous demande de vous conformer aux dispositions qui ont été prises et de libérer les trottoirs », lance-t-elle au micro en ajoutant que des endroits toujours à Analakely sont prévus pour eux. Elle se dit consciente qu’il s’agit d’une source de revenu pour des familles. Le nouveau marché à Anosy devant le Sénat sera également mis à contribution.

Pour la forme, des représentants des marchands ont été appelés au micro pour donner leur avis. « Nous ne sommes pas contre l’amélioration des infrastructures pour le développement de la ville d’Antananarivo, mais dans la mesure du possible, laissez-nous là où nous sommes actuellement. Nous sommes prêts à nous conformer à de nouvelles dispositions pour cela », déclare Cécile, une déléguée des marchands. En d’autres termes, la partie est loin d’être gagnée pour la maire. En marge de la conférence de presse, les marchands confient que les négociations sont assez tendues dans la mesure où ils n’envisagent tout simplement pas d’abandonner les trottoirs. Une nouvelle réunion est prévue entre les deux parties samedi après-midi.    

Dans le communiqué de presse, il est indiqué que les marchands ont jusqu’à la fin de ce mois pour partir. Affaire à suivre …

Tolotra Andrianalizah