Les gaz lacrymogènes étaient de sortie ce lundi à Analakely. Les vendeurs de rue ont intensifié leur manifestation, obligeant les forces de l’ordre à intervenir.

Comme un symbole. Une étoffe à l’effigie de la maire Harilala Ramanantsoa jetée par terre et piétinée par les vendeurs de rue. « Nous ne nous attendions pas à cela. C’est grâce à nous qu’elle a pu accéder à la magistrature de la ville. Durant la campagne, elle nous avait promis de ne jamais nous chasser d’ici ni d’interrompre notre commerce. Elle nous avait demandé de la soutenir aux élections, et nous l’avons tous fait », s’écrie Célestine, une vendeuse de friperie à Analakely.

La tension était palpable ce matin. La veille, la commune avait démantelé les stands en bois dans les zones concernées par l’assainissement. Dans un communiqué de presse diffusé vendredi, elle avait donné aux vendeurs jusqu’à la fin du mois de mars pour libérer certaines parties d’Analakely, notamment les trottoirs derrière l’Hôtel de ville et devant le Super U. Ce lundi matin, les vendeurs ont donc investi les rues. Les forces de l’ordre étaient déjà en place et, vers 9h30, elles ont commencé à disperser la foule à coups de gaz lacrymogènes.

Refus catégorique

Des représentants des vendeurs ont ensuite été reçus par Harilala Ramanantsoa. Midi, elle convoque la presse. C’est une maire conciliante qui s’est présentée aux caméras. « C’est normal (que les vendeurs manifestent). Ils ont l’habitude de travailler là. Aujourd’hui, nous leur demandons de changer de place, mais ce n’est même pas à 100 mètres », lance-t-elle en appelant à la conscience des marchands. « La plupart d’entre eux sont des femmes et ce sont des femmes qui ont voté pour moi. Nous devons trouver un terrain d’entente et je leur demande de respecter les nouvelles dispositions ».

Concrètement, la commune propose aux vendeurs de rue de se déplacer entre les pavillons et l’esplanade. 500 emplacements sont prévus, et les marquages au sol ont déjà été tracés. Pour faciliter la transition, la maire annonce une exemption de taxe d’un mois. Mais la résistance reste forte. Lors du point de presse, un représentant des marchands exprime un refus catégorique. « Est-ce que la commune doit vraiment nous chasser de là où nous sommes actuellement ? C’est là que nous gagnons notre pain. Nous avons des enfants. Laissez-nous vaquer à nos activités quotidiennes », déclare-t-il.

Un autre problème se profile déjà à l’horizon. Les marchands installés dans les pavillons voient d’un mauvais œil l’arrivée de ces nouveaux venus. Ce matin, ils ont affiché leur mécontentement avec des banderoles.

Tolotra Andrianalizah