La France entend soutenir le développement d’une filière pour valoriser les minerais critiques et les terres rares dans le pays. Une perspective prometteuse, mais qui soulève aussi des inquiétudes sur l’impact environnemental de ces exploitations.

« Prenons l’exemple du photovoltaïque. Vous avez toutes les composantes pour développer une telle filière et nous souhaitons être des partenaires pour une valorisation de celle-ci », lance le président Emmanuel Macron lors de la rencontre entre la délégation française et la partie malgache dans le cadre de sa visite d’Etat. Le président français prenait la parole après que son homologue, Andry Rajoelina ait développé « cinq » axes stratégiques d’une prochaine feuille de route de la coopération bilatérale entre les deux pays. « Ces cinq points stratégiques, nous les avons validés et nous souhaitons aussi que ce qui était préparé par nos ministres en matière de minerais critiques et terres rares puisse abonder cette feuille de route et je rajoute ce thème à dessein parce que nous avons la conviction que nous pouvons avoir un partenariat en matière de terres rares et de minerais stratégiques et nous pouvons développer des filières pour les valoriser », déclare Emmanuel Macron.

Inquiétudes

Lors de son allocution, Andry Rajoelina a développé les priorités de la feuille de route qui guidera la coopération renouvelée entre la France et Madagascar. Celle-ci s’articule entre autres autour des énergies renouvelables, l’agriculture et l’éducation. Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d’un accompagnement financier pour les projets annoncés comme la construction du barrage hydroélectrique d’Antetezambato, la rénovation de la ligne ferroviaire Antananarivo-Toamasina et la dotation en train de la ligne Fianarantsoa-Manakara. « Ces six axes, nous souhaitons que les ministres puissent les faire avancer avec des rendez-vous réguliers pour qu’à l’été, nous puissions finaliser une feuille de route de partenariat stratégique commun qui viendra décliner l’ensemble de ces priorités », poursuit le président Macron.    

Ces ressources minières dont dispose Madagascar sont plus que jamais stratégiques dans le contexte de la transition énergétique. Le marché mondial est actuellement dicté par la Chine qui concentre deux tiers de la production. Le dirigeant de la République populaire Deng Xiaoping ne croyait pas si bien dire lorsqu’il déclarait en 1992, « les terres rares sont à la Chine ce que le pétrole est au Moyen-Orient ». Mais l’extraction de ces ressources n’est pas sans conséquence sur l’environnement et cela inquiète à l’image d’Ampasindava. Plusieurs organisations de la société civile et des associations communautaires exigent en effet l’arrêt définitif d’un projet d’exploitation de terres rares sur cette presqu’ile dans le nord-ouest de l’île.

Tolotra Andrianalizah