Un sommet de la Commission de l’océan Indien à Madagascar sur le thème de la sécurité et la souveraineté alimentaires prend tout son sens. La Grande île est appelée à jouer un rôle important dans cette optique mais encore faut-il qu’elle en ait les moyens.
« L’île Maurice importe son maïs du Brésil ». Le président de la République Andry Rajoelina a pris cet exemple pour illustrer le paradoxe malgache dans son discours au sommet de la Commission de l’océan Indien (COI). Proximité géographique, potentiel agricole fort, … les chefs des Etats membres s’accordent à dire qu’approvisionner les iles voisines devrait revenir naturellement à Madagascar, la Grande île concentrant à elle-seule 80% des terres arables de la région.
Le thème « Sécurité et souveraineté alimentaires pour le développement du marché de l’Indianocéanie » prend tout son sens pour ce cinquième sommet de la COI à Antananarivo. Dans la réalité, Madagascar importe ses denrées et les statistiques sur l’insécurité alimentaire dans le pays disent long sur les défis sur ce front. Malgré cela, l’idée d’un Madagascar grenier de l’Indianocéanie est loin d’être farfelue. Le pays l’a d’ailleurs déjà été pour ce qui est du riz, souligne le premier ministre mauricien Navin Ramgoolam. Andry Rajoelina indique que le potentiel agricole est toujours présent avec encore 36 millions de terres arables non exploitées et une population à grande majorité rurale.
Cette incapacité de Madagascar à produire déteint sur ses îles voisines, la région devenant dépendante de marchés éloignés. Le président des Seychelles Wavel Ramkalawan attire l’attention sur les défis logistiques que cela représente en indiquant que le transport représente 40% des prix des aliments. A l’occasion du sommet, Andry Rajoelina entend impliquer la COI dans son objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire au nom de la souveraineté, non plus de Madagascar uniquement mais de toute la région.
Tolotra Andrianalizah