L’ombre des enjeux territoriaux a plané au 5ème sommet de la Commission de l’océan Indien. L’un des moments forts du 24 avril aura été la réponse du président comorien à son homologue français en ce qui concerne Mayotte. Le parallèle avec les îles Eparses est vite fait …
« L’océan Indien fait partie de l’identité de notre pays (la France) ». En prononçant ces mots lors du sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) à Antananarivo, le président français Emmanuel Macron a voulu souligner l’attachement historique et stratégique de Paris à cette région. Cette affirmation rappelle l’empreinte française dans cette partie du monde à travers des territoires dont certaines restent des points de frictions avec les autres îles.
C’est d’ailleurs ce qui a freiné depuis toujours l’intégration de Mayotte à la COI, les Comores affirmant que l’île reste comorienne. Dans son discours, Emmanuel Macron a remis le sujet sur la table. Le président comorien Azali Assoumani a ironiquement réagi, dénonçant une « provocation » de la part de son homologue. « Nous avons un différend avec l’Union des Comores qui ne reconnait pas le caractère français de Mayotte qui est le fruit d’un référendum par le peuple mahorais », indique le président français à la presse. Il a signifié que Mayotte devrait pouvoir bénéficier des programmes de la COI dont la France finance 40% du budget et que cela a été discuté à huis clos entre les présidents.
Ici c’est la France
Le parallèle avec les îles Eparses est rapidement fait. A l’issue de la rencontre entre les présidents malgache et français la veille, il a été dit que la commission paritaire sur la question de ces îles se réunira fin juin à Paris. Interrogé sur cet autre point de friction, Emmanuel Macron a laissé entendre une forme de cogestion, suggérant au passage que la revendication de ces îles ne devrait pas être la priorité de Madagascar face à la pauvreté qui sévit actuellement dans le pays. La position de la France n’a donc pas changé depuis l’unique réunion de la commission mixte six ans auparavant à Antananarivo. Une partie de l’opinion malgache regrette la « timidité » du président Andry Rajoelina à ce sujet, le « ici c’est la France » prononcé par Emmanuel Macron en 2019 lors d’une visite dans les îles Glorieuses juste avant la première réunion de la commission mixte restant dans les mémoires.
Les iles Eparses revêtent des enjeux hautement stratégiques pour la France. C’est grâce à elles que Paris peut se targuer d’avoir la deuxième plus grande zone économique exclusive au monde et de contrôler plus de la moitié de la surface du canal du Mozambique, un carrefour maritime international important. Les recherches ont par ailleurs montré que la zone serait riche en hydrocarbures sans parler des réserves halieutiques.
Tolotra Andrianalizah