Les prix des carburants ont été revus à la hausse ce 5 mai, avec des hausses touchant tous les produits. Une décision qui peut surprendre, alors que le cours du brut entre dans une phase plus que jamais baissière. Ce décalage s’explique par la temporalité des commandes et l’évolution récente des marchés pétroliers.

L’intervention télévisée du président de la République Andry Rajoelina a coïncidé à la veille du 5 du mois, date à laquelle les nouveaux prix à la pompe sont adoptés dans le cadre de l’application de la vérité des prix. C’est donc le locataire d’Iavoloha qui a annoncé les nouveaux tarifs avec des hausses touchant tous les produits. L’essence sans plomb 95 augmente de 190 ariary, à 5 510 ariary le litre. Le gasoil passe à 5 170 ariary, soit 199 ariary de plus, et le pétrole lampant grimpe à 3 230 ariary, en hausse de 200 ariary.

Cette augmentation ne reflète pas la dynamique actuelle des marchés internationaux qui assistent à une baisse du cours du brut. Le ministre de l’Energie et des hydrocarbures Olivier Jean-Baptiste a expliqué que les prix appliqués ce mois-ci correspondent à des commandes passées deux mois auparavant, à un moment où les prix mondiaux étaient encore élevés. Ce délai est structurel dans la chaîne d’approvisionnement, et implique une inertie entre les cours du pétrole brut et leur répercussion sur les prix à la pompe à Madagascar.

Surproduction

Durant l’émission, Andry Rajoelina a en effet annoncé une baisse de 70 ariary en juin, suivie d’une autre de 200 ariary en juillet. Il a expliqué que ces révisions viendraient refléter les cours internationaux plus avantageux actuels. Ces perspectives de baisse s’appuient sur une évolution nette des conditions internationales. Ce week-end, les pays exportateurs de pétrole au sein de l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ont confirmé une forte hausse de leur production, injectant 411 000 barils supplémentaires par jour en juin. Ce volume s’ajoute aux hausses des mois d’avril et de mai, portant à près d’un million de barils par jour l’augmentation totale prévue. Cette surabondance tire déjà les prix vers le bas avec le baril s’échangeant aux alentours de 60 dollars, soit un plus bas depuis 2021.

Tolotra Andrianalizah