Le Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco) révèle avoir atteint un record historique d’enquêtes menées, tout en annonçant une nouvelle stratégie pour mener plus efficacement les enquêtes sur les hauts responsables lors de la présentation de son rapport annuel 2024.
Un bilan 2024 en forte progression. Le Bianco a traité 598 dossiers de corruption (soit +7,5% par rapport à 2023), un niveau inédit depuis sa création il y a 20 ans selon son directeur général Gaby Nestor Razakamanantsoa. Le Bianco estime à plus de 53 milliards d’ariary le préjudice de ces affaires pour l’Etat.
Un total de 1950 personnes ont été enquêtées durant cette année dont un membre du gouvernement. Le directeur général du Bianco attire l’attention sur le nombre de hauts fonctionnaires nommés par décret qui ont été impliqués. 58 ont été enquêtés, 36 ont été arrêtés et 13, placés sous mandat de dépôt. Il souligne toutefois qu’il n’est pas facile même pour le BIANCO de mener ces enquêtes dans ces cas-là. Face à ce que le directeur général qualifie de blocages administratifs, le bureau entend mettre en place une nouvelle approche pour enquêter sur ces personnalités. « Les obstacles bureaucratiques ne doivent pas protéger les corrompus. La loi s’applique à tous », insiste Gaby Nestor Razakamanantsoa. Il ajoute que cela nécessitera une collaboration accrue avec les institutions étatiques pour contourner les entraves.
Les secteurs les plus concernés par la corruption en 2024 ont été les collectivités territoriales décentralisées (23,41%), le foncier (14,21%) et l’éducation (13,71%).
Valisoa Antsa