L’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI) ambitionne d’élargir son champ d’action aux trafics liés aux ressources naturelles, notamment le bois de rose.
Bien que l’ARAI intervienne actuellement dans les domaines du gel, de la confiscation, de la saisie et de la mainlevée des biens issus du blanchiment de capitaux, elle souhaite désormais étendre ses compétences à la Haute Cour de Justice et à la Cour Spéciale des Bois de Rose.
Les revenus provenant du trafic de bois précieux et de ressources naturelles ne relèvent pas encore des attributions de l’ARAI, comme l’a souligné Rado Rajohnson, directeur général par intérim de l’agence, lors de la présentation du rapport d’activité annuel 2024 à Ambohijanaka. Bien que la société civile ait à plusieurs reprises alerté sur la nécessité de créer une entité dédiée à la gestion des biens saisis dans les trafics illicites, aucun décret n’a encore été promulgué pour permettre à l’ARAI d’intervenir dans ce domaine, a confirmé Rado Rajhonson.
Par ailleurs, l’ARAI fait face à des difficultés opérationnelles. Les prises de décision stratégiques sont ralenties en raison de l’attente de la nomination d’un nouveau directeur, suite au décès d’Aimé Rasoloharimanana le 14 mai 2024. Un an plus tard, aucun candidat n’a encore été désigné à la tête de cette structure pourtant cruciale dans la lutte anti-corruption (SAC). Rado Rajhonson a toutefois indiqué lors d’une interview que le processus de nomination suivait son cours. Selon une source proche du dossier »les trois noms à choisir pour succeder le défunt directeur sont déjà remis à la présidence de la république depuis quelques temps déjà ». Parmi les cinq entités composant le SAC, seule la nomination du nouveau directeur général de l’ARAI a pris autant de temps.
Malgré ces défis, l’ARAI qualifie de positif son bilan de 2024. Son rapport annuel fait état de plus de 366 millions d’ariary pour ce qui est des fonds confisqués et de 123 millions d’ariary en qui concerne les biens. Pour rappel, L’ARAI agit sur la base des décisions du pôle anti-corruption (PAC). Sur les 93 décisions du PAC Antananarivo concernant des gels, saisies, confiscations et mainlevées, 82 ont été exécutées par l’ARAI. Pour le PAC Mahajanga, 21 décisions sur 24 ont été mises en œuvre.
Comme chaque année, les systèmes anti-corruption à Madagascar publient ce rapport pour rendre compte des travaux accomplis et présenter leurs perspectives futures.
Valisoa Antsa