Face à l’effondrement spectaculaire des cours mondiaux du nickel, Ambatovy adapte sa stratégie pour préserver sa production et ses emplois à Madagascar.

Chute Libre. Ambatovy traverse une période complexe en raison de l’effondrement des cours du nickel sur les marchés mondiaux. Un contexte international difficile. Alors que la tonne de nickel valait encore 30 000 dollars en 2022, son prix a chuté à 13 000 dollars en mai 2025, impactant lourdement la rentabilité de l’entreprise.

« Nous traversons une crise sectorielle mondiale. En deux ans, le nickel a perdu plus de la moitié de sa valeur, affectant tous les producteurs mondiaux, pas seulement Ambatovy », explique la directrice de la communication d’Ambatovy Vony Ramahaleo lors de l’inauguration des journées portes ouvertes de l’entreprise lundi au Mining business center d’Ivato. Pour faire face à la situation, Ambatovy a mis en place un plan d’ajustement qui vise la maîtrise des coûts internes pour éviter des pertes massives et maintenir la production de nickel et de cobalt.

Surproduction indonésienne

La chute des prix s’explique en grande partie par la surproduction indonésienne. Premier producteur mondial, l’Indonésie a fourni 2,2 millions de tonnes de nickel en 2024, inondant le marché avec des produits moins chers mais d’une qualité moindre par rapport à Madagascar. « Le nickel indonésien est vendu à bas prix, mais il n’atteint pas le niveau de pureté (99,9%) du nôtre, très prisé pour les batteries de voitures électriques et l’acier inoxydable », souligne un expert. Si la chute du cours du nickel inquiète, Ambatovy table sur la qualité de sa production et son ancrage local pour traverser la tempête.

Malgré les difficultés, l’entreprise reste en effet un acteur économique majeur à Madagascar avec près de 43,6 millions de dollars de taxes versées en 2024. Plus de 400 PME locales ont par ailleurs bénéficié des contrats de sous-traitants avec l’usine extractive. En outre, Ambatovy assure n’avoir procédé à aucun licenciement malgré la crise. « Notre priorité est de préserver les emplois et de soutenir les communautés impactées par nos activités », insiste Vony Ramahaleo. 24 jeunes issus de communes rurales ont suivi une formation de 6 mois en mécanique lourde en mars de cette année.

Les journées portes ouvertes se poursuivront jusqu’au 7 juin. Elles visent à éclairer sur les  enjeux de l’exploitation minière dans les régions de Moramanga et Toamasina et rappeler le poids d’Ambatovy dans l’économie malgache. 

Valisoa Antsa