La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a tenu une conférence de presse ce mercredi 4 juin dans son siège pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « harcèlement » envers son vice-président, Andoniaina Andriamalazaray, suite à sa convocation par les autorités. Le président de la CENI, Dama Arsène Andrianarisedo, accuse le président du Sénat, le général Richard Ravalomanana, d’être à l’origine de cette pression institutionnelle.
Andoniaina Andriamalazaray a été convoqué lundi 2 juin par le Service de lutte contre la cybercriminalité (SLCC) au commissariat de Toby Ratsimandrava. Il s’y est rendu ce mardi 3 juin, comme il l’a confirmé à la presse. Selon ses explications, cette convocation serait liée à des propos qu’il aurait tenus concernant une nouvelle proposition de loi déposée par le général Ravalomanana au Sénat.
La CENI y voit une tentative d’intimidation, estimant que cette démarche fait suite à la diffusion présumée de documents confidentiels impliquant son vice-président. Cette affaire survient peu après les déclarations d’Andoniaina Andriamalazaray. Le vice-président de la CENI avait alors rappelé le rôle de la Commission qui est de soumettre des recommandations au gouvernement et au Parlement pour améliorer le cadre des futures élections. « Nous avons déjà préparé un projet d’auto-évaluation à mi-parcours pour recueillir les contributions des acteurs électoraux », avait-il déclaré.
Le général Ravalomanana a déposé une proposition de loi (n°005-2025/SENAT/PPL) visant à modifier la législation électorale, notamment l’article 5 relatif aux modalités de scrutin. Cette initiative suscite des réserves au sein de la CENI, où certains craignent une atteinte à l’indépendance du processus électoral. Dama Arsène Andrianarisedo a tenu à clarifier la position de l’institution. « Les propos communiqués par Andoniaina Andriamalazaray ont été approuvés par tous les membres du bureau permanent. Il ne s’agit pas d’un avis personnel », indique-t-il. Il a également rappelé qu’il existe « des procédures pour la poursuite des membres de la CENI », sous-entendant que la convocation ciblant personnellement le vice-président enfreint ces règles. De son côté, le président du Sénat affirme ne pas être à l’origine de la plainte.
Valisoa Antsa