Le ministère des Affaires étrangères a organisé ce jeudi 5 juin un atelier présentant les nouvelles mesures visant à renforcer l’implication de la diaspora dans l’économie nationale. Une initiative qui souligne le rôle croissant des Malgaches établis à l’étranger dans le développement du pays.

Le ministre des Affaires étrangères (MAE), à travers la Direction générale du partenariat au développement et de la Diaspora, invite les Malgaches de l’étranger à investir dans le pays. « En Europe, la communauté diasporique malgache venant d’Afrique est la plus importante, estimée à 200 000 malgaches », précise le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Eric Ratsimbazafy. Une opportunité à saisir pour bâtir un pilier économique pour le pays, selon ses explications.

Un changement de paradigme. « Autrefois perçue comme une fuite des cerveaux, l’émigration est désormais une opportunité », insiste Joana Martins, représentante d’Expertise France. Des dispositifs comme Tady incarnent cette nouvelle approche, reliant compétences expatriées et besoins locaux. Les expatriés malgaches sont répartis en Afrique, en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. Selon les observations, leurs motifs d’immigration concernent principalement les études ou le travail.

Depuis une décennie, un service dédié à la diaspora opère au sein du ministère. Selon Lanto Rahajarizafy, directrice générale du partenariat au développement et de la diaspora, les progrès sont notables. « Les liens se sont nettement améliorés ces dix dernières années », indique-t-elle. Les domaines privilégiés par les expatriés concernent l’aide sociale, la santé, l’éducation et l’investissement économique, encore timide mais prometteur.

Si les transferts d’argent de la diaspora alimentent majoritairement la consommation familiale, le gouvernement veut les canaliser vers des projets structurants. « Beaucoup d’argent entre dans le pays, mais il sert rarement à l’investissement productif », explique un expert du MAE. Pour y remédier, le ministère met en relation les entrepreneurs diasporiques avec des secteurs porteurs, facilite la création d’entreprises via un appui institutionnel et multiplie les partenariats à l’image d’un accord récent avec le groupement du patronat malgache, le Fivpama.

Cependant, un défi persiste : l’absence de recensement précis. Peu de ressortissants s’inscrivent volontairement dans les registres consulaires selon les informations fournies auprès du Ministère des affaires étrangères.

Valisoa Antsa