La Cour des comptes a présenté ce mardi 17 juin, son nouveau plan stratégique 2025-2030, tout en dressant un bilan critique de la gestion des fonds publics à Madagascar. Plusieurs points du précédent cadre stratégique ont été révisés.
« L’allocation des ressources publiques à Madagascar ne répond pas aux priorités fondamentales de la population », lance le président de la Cour des comptes Jean de Dieu Rakotondramihamina en marge du lancement du plan stratégique 2025-2030 de la Cour. Ce diagnostic s’appuie sur les observations recueillies lors de l’exécution du précédent plan. « Les défis pour notre pays consistent à établir des priorités qui correspondent réellement aux besoins de la population. Cela nécessite une analyse approfondie et des changements structurels », poursuit-il. Il a toutefois tempéré en indiquant que la mise en œuvre de ces réformes nécessitera du temps.
Concernant le nouveau cadre stratégique, celui-ci s’articule autour de trois axes majeurs dont l’amélioration de la gestion financière publique, le renforcement des capacités des auditeurs et contrôleurs, ainsi que la consolidation de l’indépendance institutionnelle. D’après les explications, cette refonte s’inscrit dans l’objectif déclaré de devenir « une institution supérieure indépendante, visible et crédible, apportant une valeur ajoutée concrète dans la vie des citoyens ». La Cour vise notamment à « assurer un contrôle efficace des finances publiques et accompagner les pouvoirs publics vers une meilleure gouvernance ». Jean de Dieu Rakotondramihamina souligne que l’élaboration de ce nouveau plan a été menée en étroite concertation avec les différentes parties prenantes notamment les partenaires techniques et les organisations de la société civile.
Pour rappel, « la Cour des comptes a pour mission principale d’assurer le contrôle efficace des finances publiques et assister les pouvoirs publics afin de contribuer à la bonne gouvernance », peut-on lire sur le site de l’institution. Cela donne lieu à des rapports souvent critiques vis-à-vis de ces pouvoirs publics. Le dernier en date n’y est pas allé de main morte concernant la Jirama. Son président a tenu toutefois à préciser que le rôle de la Cour ne se limite pas au contrôle et à la critique. « Nous proposons également des solutions concrètes pour améliorer la situation, en tenant compte des réalités auxquelles fait face l’État. C’est ensuite au gouvernement de décider s’il accepte ou non nos recommandations », indique-t-il.
Valisoa Antsa