Le président de la République indique que l’Etat puisera dans le budget pour réduire le délestage. L’Education en fera les frais.
« Nous devons réduire une fois de plus l’argent destiné à construire des écoles, à confectionner les tabliers pour acheter du carburant », indique le président de la République Andry Rajoelina mercredi au cours d’une visite à Ambohimanambola. Le numéro Un de l’Exécutif se devait de réagir devant le mécontentement grandissant de la population à cause de l’intensification des coupures d’électricité. C’est dans ce sens qu’il s’est rendu à la centrale de production de la Jirama pour signifier le soutien de l’Etat à la compagnie. Ce soutien se manifestera donc par des « concessions » sur les investissements publics et c’est l’Education qui en fera les frais.
Andry Rajoelina avait annoncé la mise en route de groupes électrogènes particulièrement énergivores à Ambohimanambola pour pallier la faiblesse de la production des centrales hydroélectriques du réseau interconnecté d’Antananarivo. Il a rappelé lors de la visite qu’il faut 300 milliards d’ariary par jour pour faire fonctionner ces groupes. Toutefois, il indique que les pluies artificielles seront privilégiées dans la mesure du possible car l’ensemencement des nuages « ne coute que » 40 millions d’ariary. Depuis quelques semaines, le président monte au créneau pour éclairer la population sur la situation de la Jirama. Il a une fois de plus expliqué que la compagnie produit à perte et que la période d’étiage oblige le recours aux groupes électrogènes, creusant davantage le déficit.
Quoi qu’il en soit, le fait que le président ait explicitement indiqué que l’argent pour acheter le carburant sera puisé dans le budget de l’Education montre à quel point la Jirama est problématique pour le pays. Les partenaires techniques et financiers notamment le FMI n’ont de cesse de « suggérer » à l’Etat de diminuer voire de mettre à terme les subventions accordées à la compagnie pour pouvoir investir dans secteur sociaux comme … l’éducation.
Tolotra Andrianalizah
Quand l’éducation paie (encore) les déboires de la Jirama
