Déficitaire dans ses échanges avec la SADC depuis toujours, Madagascar veut profiter de sa présidence tournante pour défendre ses intérêts économiques et identifier de nouveaux relais de croissance.

« Quand je vais dans un supermarché, je vais trouver du vin sud-africain. Est-ce qu’on peut trouver du vin malgache dans les autres pays ? ». Ce constat du nouveau président du SADC Business Council Gervais Atta en dit long sur l’incapacité de Madagascar à profiter pleinement du bloc commercial que représente la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). En 2023, Madagascar a importé pour 500 millions de dollars contre seulement 160 millions de dollars d’exportation dans cette région qui compte aujourd’hui 400 millions d’habitants. « Il faut qu’il y ait une réciprocité », poursuit celui qui est le président de la commission « relations avec les partenaires extérieurs » du Groupement des entreprises de Madagascar.

Dans ce sens, il estime que la présidence malgache de la SADC devrait permettre au pays de faire entendre sa voix pour que le marché commun puisse profiter à tout le monde mais qu’aux plus forts. A ce titre, la différence de développement entre les pays membres est souvent citée comme un frein à l’essor des échanges. Pour Gervais Atta, cela devrait être une source de complémentarité, une véritable force pour la SADC.

Même son de cloche chez le président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Antananarivo Gil Razafintsalama qui indique que Madagascar est en train de finaliser une stratégie pour exporter dans la SADC et par extension dans la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf). « Nous avons identifié les secteurs qui seront notre fer de lance commercial dans la SADC mais également des secteurs à protéger. Le fait d’avoir la présidence facilitera la mise en place de notre stratégie », explique-t-il.

En résumé, Madagascar a les cartes en mains pour faire entendre sa voix et sa vision pour une intégration régionale plus équitable.

Tolotra Andrianalizah