Propulsé à la tête de la préfecture de police d’Antananarivo début 2017 pour les derniers mois de la présidence de Hery Rajaonarimampianina, le général de brigade alors fraichement promu Angelo Ravelonarivo a été un acteur clé des soubresauts politiques de ces dernières années. Son mandat sera marqué par des refus systématiques des demandes de manifestation dans la capitale. Celles pour le 25 septembre 2025 ne feront pas exception.

Au bon souvenir de l’opposition. Pratiquement jamais les différents mouvements de l’opposition dans le pays n’ont eu gain de cause auprès du préfet de police d’Antananarivo Angelo Ravelonarivo. Toutes les demandes de manifestation ont été pour la plupart poliment rejetées ou invitées à être réaménagées depuis son accession à la tête de la préfecture de police d’Antananarivo. Premier fait d’arme de cet officier général au calme olympien devant la presse, l’annulation de la célébration du quinzième anniversaire du parti Tiako i Madagasikara (TIM) au stade de Mahamasina en juillet 2017, invoquant des « renseignements attestant que des personnes malintentionnées pourraient profiter de l’événement pour des actes de déstabilisation ».

Mais ce sera surtout durant les périodes électorales qu’il aura eu le plus de pain sur la planche. Fin 2018, alors que la victoire d’Andry Rajoelina était pressentie, les partisans du candidat Marc Ravalomanana se sont vus refuser l’accès à la place mythique du 13 mai. Motif du refus, demande jugée irrecevable car non-respect des délais et risque d’affrontement. Une position qu’Angelo Ravelonarivo adoptera tout au long du mouvement de contestations de cette présidentielle au cours des premières semaines de 2019 et bien plus tard dans l’année après les communales dont les résultats ont une nouvelle fois été contestés par le TIM. Il y a eu plus récemment le mouvement Hetsika Fotsy du Collectif des candidats durant la présidentielle de 2023, marqué par plusieurs jours d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Entre-temps, les députés de l’opposition n’ont guère eu plus de succès que ce soit en février 2021 pour une présentation de rapport public à Ambohijatovo ou en octobre 2023 encore pour une présentation de rapport public mais cette fois sur la place du 13 mai, l’avenue de l’Indépendance étant pour Angelo Ravelonarivo un sanctuaire défendu ou presque … Avril 2018, après que deux manifestants aient été tués lors de manifestations, il accordera l’accès au parvis de l’Hôtel de ville au mouvement des « 73 députés ».

Septembre 2025, un tout autre contexte mais même refus. Dans l’après-midi du mardi, après une réunion avec l’Organe mixte de conception, le préfet de police n’indique qu’aucune des deux demandes de manifestations qu’il a reçues n’avait été accordées. En effet, en plus des élus municipaux d’opposition qui prévoient de rassembler les citoyens à Ambohijatovo pour dénoncer les coupures d’eau et d’électricité, le mouvement IRMAR a demandé à organiser une contremanifestation devant le cinéma Roxy, à quelques rues d’écart. L’histoire a montré qu’une interdiction de la préfecture ne décourage pas toujours les manifestants. La capitale se prépare ainsi à une journée sous haute tension ce 25 septembre, malgré un énième refus d’Angelo Ravelonarivo.





Tolotra Andrianalizah