Les autorités confirment que l’intoxication alimentaire survenue à Ambohimalaza à la mi-juin est bien le résultat d’un empoisonnement volontaire. Une conclusion attendue, après plusieurs jours de silence et d’inquiétude croissante au sein de la population.
Le directeur de la fourniture des soins au sein du ministère de la Santé publique, Dr Andriatiaray Ramarolahy, annonce ce 9 juillet les résultats des analyses toxicologiques liées à l’intoxication alimentaire survenue à Ambohimalaza à la mi-juin. Pas de conférence de presse. C’est par une vidéo diffusée sur la page Facebook du ministère de la Justice que les autorités ont choisi de communiquer, dans une affaire qui a profondément marqué l’opinion.
« Les analyses menées en France ont révélé la présence d’une substance hautement toxique dans les échantillons envoyés », indique le Dr Andriatiaray Ramarolahy. Les échantillons comprenaient du sang prélevé sur les victimes ainsi que des restes d’aliments retrouvés dans leurs estomacs. Il précise que les résultats ont été validés par un professeur en toxicologie et expert judiciaire auprès d’une cour d’appel française. Selon lui, la substance identifiée ne se trouve naturellement ni dans le corps humain, ni dans les aliments, ce qui renforce la thèse d’un empoisonnement volontaire. Pour autant, le nom de la substance « hautement » toxique n’a pas été révélé. La seule précision donnée par les autorités concerne l’exclusion du botulisme, une piste évoquée à plusieurs reprises en ligne.
Trois semaines d’attente et de rumeurs
Ce dévoilement met fin à plus de trois semaines d’attente, durant lesquelles l’absence d’informations claires a nourri les spéculations. La lenteur de la procédure a également suscité l’incompréhension. Le Dr Andriatiaray Ramarolahy explique que ce type d’analyse nécessite trois à six semaines, en raison des vérifications exigées par les protocoles médico-légaux.
Pour rappel, l’affaire d’Ambohimalaza n’est pas isolée. En quelques jours, d’autres cas d’intoxication alimentaire ont été signalés dans diverses régions, accentuant la crainte du public face à la sécurité des produits de consommation. Dans ce climat de méfiance, les autorités ont multiplié les descentes de contrôle. Plusieurs produits ont été saisis ou retirés de la vente dont de la farine périmée, et tout récemment, une cargaison d’huile non autorisée qui a été détruite
Le procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Anosy, Narindra Rakotoniaina, a assuré que les investigations se poursuivent, avec pour objectif d’établir les circonstances exactes de l’empoisonnement et d’identifier les responsables.
Tolotra Andrianalizah