À la tête de la SADC, Andry Rajoelina place, entre autres, l’agriculture au cœur de son mandat. Un choix stratégique pour Madagascar, qui dispose d’un immense potentiel agricole encore sous-exploité mais reste loin de la souveraineté alimentaire.

« Soixante millions de personnes, soit 17 % de la population, vivaient en 2024 en situation d’insécurité alimentaire. Cette sombre réalité met en exergue l’urgence de transformer l’agriculture afin d’assurer la sécurité alimentaire, de créer des emplois décents et de stimuler la croissance économique, » indique le secrétaire exécutif de la SADC, Elias Magosi. Cette déclaration, à l’ouverture du sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe au Centre de conférence internationale d’Ivato, rappelle le rôle stratégique que Madagascar peut jouer grâce à son potentiel agricole pour dynamiser son économie.

À l’instar du sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), également accueilli par Madagascar plus tôt cette année, l’agriculture s’est imposée au cœur des débats. « Nous sommes unis par la terre qui nous nourrit, a lancé le président malgache Andry Rajoelina. C’est ce qui inspire notre thème : promouvoir l’industrialisation, la transformation du système agricole et la transition énergétique pour une SADC résiliente ». Un thème qui guidera son mandat à la tête du bloc régional au cours des douze prochains mois.

Reprenant ses propos tenus lors du sommet de la COI, le chef de l’État a rappelé que le pays dispose encore de 36 millions d’hectares de terres arables non exploitées. Un potentiel considérable, régulièrement souligné, mais qui contraste avec la réalité. La Grande Île reste loin de la souveraineté alimentaire. Début 2025, les importations de riz ont bondi de 204,17 % par rapport à la même période en 2024, tandis que le Sud du pays continue de souffrir d’une famine chronique. Le défi reste immense si Madagascar veut transformer son avantage agricole en levier économique régional.

Tolotra Andrianalizah