A Toamasina, la Maison de l’Emploi et de la Formation de la Région Atsinanana vient d’ouvrir ses portes. Ce guichet unique veut rapprocher jeunes et entreprises en ajustant compétences et besoins du marché.

De nombreux jeunes galèrent pour trouver du travail à Madagascar. C’est un fait. Les longues files d’attente lors des salons de l’emploi en témoignent. Beaucoup désespèrent de décrocher un poste. De l’autre côté, les entreprises peinent à recruter pour certains métiers. Il n’est pas rare d’entendre un responsable des ressources humaines se plaindre de devoir republier plusieurs fois la même offre, faute de candidatures satisfaisantes.

Outre la faiblesse de l’économie malgache à créer des emplois, un fossé persiste entre les compétences disponibles et celles recherchées. C’est pour réduire cet écart qu’a vu le jour la Maison de l’Emploi et de la Formation de la Région Atsinanana (MEFRA). « Après deux années de réflexion, d’échange et de travail, la MEFRA est née et a pour mission noble d’être le carrefour des demandeurs, pourvoyeurs d’emploi et des centres de formation. C’est un outil de capitalisation des bases de données sur l’emploi et d’orientation professionnelle pour répondre aux besoins des entreprises », explique le gouverneur par intérim de la région Atsinanana, Andry Rakotovao.

La MEFRA a été inaugurée ce lundi 8 aout 2025 à Toamasina, en présence de la ministre de l’Emploi, du Travail et de la Fonction publique, Hanitra Fitiavana Razakaboana. Elle affirme que cette structure « servira de modèle pour les autres régions » et qu’elle « ouvre une nouvelle page pour la promotion de l’employabilité dans la région », grâce aux différents services qu’elle proposera. Elle invite également le secteur privé à valoriser le capital humain.

Les entreprises sont en effet partie prenante de cette initiative. La MEFRA sera gérée par un comité rassemblant la région, le secteur privé, la société civile et les partenaires sociaux et techniques. L’objectif est de fournir des services adaptés aux réalités locales, dans un esprit de transparence, d’équité et de performance.

« L’adéquation entre formation et emploi, la compétitivité des jeunes sur le marché du travail sont deux enjeux partagés par un grand nombre d’acteurs des milieux de l’économie et de l’éducation. Adhérer à cette structure d’appui est une réponse favorable à l’apprentissage, aux autres formes de formation professionnelle et à l’emploi des jeunes », souligne Rémy Huber, directeur général de la Compagnie générale hydroélectricité de Volobe.

La MEFRA s’attaque donc à un chantier crucial qui est de mieux armer les jeunes pour les métiers existants et à venir. Mais cette avancée ne fera sens que si, en parallèle, l’économie malgache parvient à créer davantage d’emplois. Sans un tissu économique dynamique et porteur, même les compétences les mieux ajustées risquent de rester inexploitées.

Tolotra Andrianalizah