La passation à Mahazoarivo ce jour a pris des airs de retrouvailles entre la presse et la primature. Pendant l’ère Ntsay, pratiquement aucun point de presse n’a été organisé au sein de cette institution, soit pendant sept années. Sept longues années où les journalistes n’avaient eu droit qu’à des communiqués de presse.
Alors que la loi sur l’accès à l’information à caractère publique n’a jamais dépassé le stade de l’adoption en Conseil du gouvernement, la redevabilité des institutions est plus que jamais d’actualité à l’heure où la « rupture » est prônée par la Refondation de la République, le régime transitoire actuel. Le cas de Mahazoarivo est symptomatique d’un ancien régime qui a toujours voulu contrôler le narratif. La passation entre Christian Ntsay et le général Ruphin Zafisambo à l’abri des micros des journalistes il y a quelques jours en dit long. Le 7 octobre, les journalistes venus sur place ont été gentiment priés de ne pas assister à la cérémonie.
Avec l’arrivée de Herintsalama Rajaonarivelo, la presse a pu redécouvrir le palais. La passation entre l’ancien premier ministre Ruphin Zafisambo et lui s’est tenu ce 22 octobre. Toujours pas de point de presse mais, les journalistes ont eu droit aux discours des deux hommes. Herintsalama Rajaonarivelo a toutefois adressé un message aux journalistes en disant qu’il est là, non pas pour parlementer mais pour travailler. « Nous allons discuter des résultats le moment venu. C’est dans le silence qu’on peut fournir le vrai travail loin du bruit », lance-t-il.
La réouverture de Mahazoarivo aux journalistes marque un signe d’ouverture. Une ouverture qui sera scrutée dans les prochaines semaines.
Tolotra Andrianalizah


