Après plusieurs jours de polémique autour des violences commises par certains éléments des forces de l’ordre, le chef du gouvernement laisse entendre que les fautifs devront répondre de leurs actes. Les journalistes ont dû s’y reprendre à trois reprises avant d’obtenir cette réponse sur un sujet devenu explosif.
Les trois étoiles étincelant sur son béret rouge, le général Fortunat Zafisambo est venu soutenir les unités mobilisées pour le maintien de l’ordre ce midi sur le parvis de l’Hôtel de ville à Analakely. Le premier ministre était particulièrement attendu sur les exactions commises par certains éléments des forces de l’ordre dans le cadre des manifestations qui secouent le pays depuis le 25 septembre. Fortunat Zafisambo a équilibré condamnation et explications dans ses réponses.
« Nous condamnons les exactions et l’usage excessif de la force, aussi bien chez les forces de l’ordre que chez les manifestants », déclare-t-il, assurant que le gouvernement ne cautionne aucun écart. Dans la foulée, le premier ministre a pris la défense de « ses » hommes évoquant la difficulté du maintien de l’ordre. Devant la presse, il indique que la fatigue psychologique ou encore la nervosité peuvent affecter les éléments sur le terrain. « C’est pour cela qu’il faut leur parler régulièrement, leur rappeler ce qu’ils ont appris durant leur formation », ajoute-t-il.
Fortunat Zafisambo a insisté sur l’objectif prioritaire du gouvernement qui est le retour à la normale dans le quotidien de la population avant de répondre enfin à la question des sanctions. Il rappelle que des enquêtes sont nécessaires avant toute décision. « Des mesures peuvent être prises directement. Nous appelons les responsables à faire leur rapport, et ces rapports doivent être fidèles aux faits », explique-t-il, ouvrant la porte à des suspensions, voire à des licenciements.
Ces dernières heures, les vidéos montrant des scènes de violence impliquant des forces de l’ordre ont ravivé l’émoi et l’indignation sur les réseaux sociaux.
Tolotra Andrianalizah