Madagascar sera évaluée par le Groupe d’action financière internationale (Gafi) en 2026. Des préparations sont en cours pour cette étape.

Le pays intensifie ses efforts pour se conformer aux standards internationaux en matière de lutte contre le financement du terrorisme. Alors qu’elle sera évaluée par le Groupe d’action financière internationale (GAFI) en 2026, Madagascar met en place un dispositif renforcé de surveillance des flux financiers, a annoncé ce mercredi le directeur général du Service de renseignement financier (SAMIFIN), Mamitiana Rajaonarison. Dans ce cadre, un atelier dédié, d’une durée de cinq jours, est actuellement en cours à Ambodivona. Il vise à préparer en amont les structures de lutte contre le financement du terrorisme et la prolifération des armes.

L’objectif déclaré est de détecter et de bloquer tout fonds lié au terrorisme ou à la prolifération d’armes, et ainsi d’éviter tout risque de financement illicite sur le territoire national. « Notre action se concentre sur le financement du terrorisme. C’est ce que le SAMIFIN et le dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux traquent en priorité, plus que les actes terroristes eux-mêmes », précise-t-il. Madagascar devra ainsi démontrer l’efficacité opérationnelle de son dispositif. Ce travail de fond est crucial pour aborder sereinement l’évaluation du GAFI, dont les recommandations influencent directement la notation et la réputation financière internationales du pays explique de directeur général du Samifin.


Sur le plan législatif, des progrès significatifs ont été enregistrés. « La recommandation numéro 5, qui criminalise le financement du terrorisme, est déjà adoptée et rendue applicable à Madagascar. Les contrevenants sont désormais passibles de poursuites », assure Mamitiana Rajaonarison. Un décret, pris en février 2025, définit précisément les sanctions applicables aux personnes, groupes ou entités identifiés comme étant associés à des activités terroristes.

La phase désormais critique est celle de la mise en œuvre pratique. Le SAMIFIN travaille à l’établissement de listes de personnes influentes susceptibles de faire l’objet d’un gel préventif de leurs avoirs, afin d’empêcher que des fonds ou des biens liés à des actes de terrorisme ne circulent. Parallèlement, l’institution mène des études et des planifications pour identifier d’éventuels bien acquis avec de l’argent d’origine terroriste présents à Madagascar, qui pourraient ensuite être saisis. Ces efforts visent à améliorer substantiellement le profil du pays devant le GAFI.



Les ONG également dans le viseur
Le dispositif de contrôle s’étend également aux associations caritatives qui bénéficient de financements en provenance de l’étranger. L’objectif est de les protéger contre d’éventuels détournements ou infiltrations par des réseaux terroristes, afin de sécuriser l’action humanitaire et de développement selon le Directeur général du Samifin.

Selon le SAMIFIN, la réussite de cette modernisation du cadre juridique et opérationnel dépendra de la rigueur apportée à son application sur le terrain, un défi que les autorités entendent relever d’ici l’échéance de 2026.




Valisoa Antsa